Sauf mention contraire, les écrits présentées ci-dessous ne sont pas ceux de la coordination nationale photorévoltée – qui peuvent se retrouver ici
Résumé de la contoverse par la coordination nationale photorévoltée.
Autre argument phare de ce décret et de la loi, les panneaux agrivoltés amélioreraient le bien-être animal
Pourtant, un rapport du CRIIREM1 prouve que les ondes basses fréquences sont supérieures aux valeurs préconisées pour les humains par l’Anses (0,2 à 0,4 microtesla) alors même que les animaux sont bien plus sensibles que les humains tel que l’a démontré, entre autre, le rapport Bolo.
Les panneaux s’accompagnent de lignes électriques et plusieurs décisions judiciaires d’indemnisation d’éleveurs confirment les nuisances de ces dernières.
En novembre 2022, le tribunal administratif d’Alençon reconnaît que la dégradation d’un troupeau de vaches laitières dans l’Orne est « la conséquence directe et certaine » de l’installation d’une ligne souterraine moyenne tension2.
En mars 2025 la Cour de cassation vient de rejeter le pourvoi formé par RTE à l’encontre d’un arrêt de la Cour d’appel de Caen qui l’avait condamnée à verser plus de 450.000 euros à des éleveurs laitiers, en réparation du « préjudice d’exploitation » imputable à une ligne à très haute tension (THT)3.
Cette problématique est aussi présente dans le rapport4 du Député centriste Philippe Bolo, expliquant en 2021 que « la sensibilité des animaux d’élevage est supérieure à celle des humains ». Il ajoute que les expériences « permettent de comprendre les comportements des animaux d’élevage confrontés à un stress électrique : évitement de certaines zones lorsque la fuite est possible ; prostration accompagnée de conséquences cliniques, zootechniques et sur la production lorsque les animaux ne peuvent pas échapper aux perturbations électriques ; modification du comportement des troupeaux avec le développement de l’agressivité et des chevauchements chez les bovins, voire cannibalisme chez les porcs ».
En 2022, lors d’une enquête sur les Pyrénées-Orientales5, nous avons recueilli le témoignage édifiant d’un éleveur pourtant favorable aux centrales. Il relate que ses 54 agnelles « avaient connu le bélier deux mois avant de les avoir emmenées. Elles sont restées un mois et demi là-bas, je les ai ramenées, normalement elles auraient du agneler et sur 54 il y en a aucune qui a mis bas. Normalement j’ai toujours un carton plein. » Il ajoute : « Mes bêtes, je les change tous les jours de pâtures, quand elles ont plus d’herbe elles me suivent. Là je les ai emmenées dans les parcs, il y avait de l’herbe en pagaille et quand j’allais vers la porte elles me suivaient, elles voulaient sortir. De toute façon j’y allais, moi j’avais mal à la tête, et j’y suis allé avec des copains et ils avaient les mêmes symptômes ».
La même année, la Fondation pour la Recherche et la Biodiversité met en avant « la pollution électromagnétique générée par les câbles utilisés pour le transport de l’électricité en provenance des panneaux [qui] peut affecter les espèces très sensibles à ces champs telles que certains poissons ».
Plus surprenant encore, le refus par le préfet de l’Aveyron de l’étude préalable agricole du projet Voltalia sur 60 hectares, affirmant qu’elle « n’a pas abordé la présence de champs électromagnétiques sous les panneaux et leur influence sur le comportement et la santé des animaux qui pâtureront à proximité ».
Pour enfoncer le clou, nous nous sommes intéressés à l’étude réalisée en 2022 par le CRIIREM sur un parc photovoltaïque construit par l’entreprise IEL en Mayenne. Il a fallu saisir la CADA pour obtenir ce rapport que la mairie de Changé refusait de nous transmettre. Alors même que nous savons les animaux plus sensibles que les humains, ce rapport démontre que les valeurs mesurées sur les lignes électriques qui accompagnent les panneaux dépassent également les préconisations sanitaires pour les humains. Ainsi selon l’ANSES « il existe une forte convergence entre les différentes évaluations des expertises internationales qui se maintient dans le temps. Une association statistique entre exposition aux champs magnétiques extrêmement basses fréquences et leucémie infantile a été observée par différentes études épidémiologiques. Elle est statistiquement significative pour des champs magnétiques dont les niveaux sont supérieurs à 0,2 ou à 0,4 µT [microTesla] ».
Le problème est que dans la Mayenne, le CRIIREM trouve des valeurs bien supérieures. Par exemple les câbles enterrés sous des chemins émettent 0,62 µT à 1,8 µT en production maximale ! Et alors même que des onduleurs se retrouvent nombreux sous toutes les centrales, il est calculé sur l’un d’entre eux 4,5 µT en production maximale. Le CRIIREM met alors en garde : « les mesures extrapolées à production maximale montrent des risques d’effets physiopathologiques ». Allez dire cela aux brebis ! Et le CRIIREM d’insister : « Des études scientifiques réalisées sur l’animal révèlent des perturbations sur les rythmes circadiens, les défenses immunitaires et le système nerveux auxquelles sont à ajouter des effets promoteurs ou co-promoteurs dans la cancérogenèse ».
Pourtant dès 2020, l’Ademe6 met en avant des chiffres étonnants, et claironne que tout va bien : « Effet des champs électromagnétiques (…) Les champs électromagnétiques produits par un parc photovoltaïque sont sensiblement identiques à ceux émis par les lignes de moyenne ou de basse tension. Étant donné que les postes électriques sont confinés dans des bâtiments et que les lignes électriques de raccordement sont enterrées, les champs électromagnétiques produits restent très faibles et localisés entre 1 et 10 mG, soit ceux émis par les lignes de distribution des villages ».
Sauf que 10 milligauss (mG) valent 1 Microtesla ! Soit bien plus que les 0,2 à 0,4 microtesla que l’Anses considère comme dangereux et cancérigène pour l’humain sachant que les animaux sont plus sensibles…etc..
La Coordination Nationale Photorévoltée.
Luttes contre le photovoltaïque sur les espaces naturels, agricoles et forestiers
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