Sauf mention contraire, les écrits présentées ci-dessous ne sont pas ceux de la coordination nationale photorévoltée – qui peuvent se retrouver ici
Agriculteurs sous tension, l’omerta française
documentaire de France 3, 2020
Élevages décimés, agriculteurs malades, mur du silence.
La journaliste Sarthoise Nathalie Barbe a enquêté sur les effets des champs électromagnétiques générés par les lignes à haute tension, les éoliennes et les antennes-relais dans les campagnes. L’heure de la mobilisation a sonné.
Morts prématurées et infertilité des animaux ? Le mystère des installations électriques [Konbini avec La Revue Dessinée ]
Morts prématurées des animaux, problèmes de fertilité, baisse de production de lait… Une centaine d’exploitations laitières subissent un désordre invisible quand ils sont à proximité d’installations électriques. Alain Crouillebois est éleveur de vaches, il en témoigne avec beaucoup d’émotion…
Des brebis sous tensions qui n’agnellent plus
Extrait de « Sun’agri fait main sur les Pyrénées-Orientales »
Outre l’atteinte à la vocation nourricière de la terre, au foncier, au cadre de vie, à l’autonomie paysanne, une autre problématique apparaît. En Aveyron un premier témoignage sur les effets de l’électricité des panneaux me parvient :
« J’avais emmené des brebis pleines et je les ai ramenées vides. Y a 54 agnelles qui avaient connues le bélier 2 mois avant les avoir emmenées. Elles sont restées 1 mois et demi là bas, je les ai ramenées, normalement elles auraient dues agneler. Les béliers je les ai pris pour saillir mes brebis en fin d’année, il y a eu aucun problème, et sur 54 il y en a aucune qui a mis bas, c’est étonnant. Normalement j’ai toujours un carton plein. Mes bêtes quand j’allais les voir dans les prés, je les change tous les jours ou tous les deux jours de pâtures, quand elles ont plus d’herbe elles me suivent. Là je les ai emmenées dans les parcs, il y avait de l’herbe en pagaille et quand j’allais vers la porte elles me suivaient, elles voulaient sortir. De toute façon j’y allais, moi j’avais mal à la tête, et j’y suis allé avec des copains et ils avaient les mêmes symptômes ».
Centrale de Decazeville en Aveyron sur sol minier pollué
Le sol est constitué de stéril plein de métaux lourds. L’ancien maire refusait que des ovins y pâturent, ce qui ne gêne pas Valeco
Bonjour,
J’ai malheureusement constaté que trois brebis étaient mortes pour plusieurs raisons sur le parc photovoltaïque installé par l’entreprise Valeco situé dans l’ancienne mine à ciel ouvert arrêtée depuis longtemps de La Découverte à Decazeville dans l’Aveyron.
Plusieurs causes sont possibles :
– Une brebis s’est fait prendre par le mécanisme oscillant des panneaux et est décédée, soit par le système mécanique, soit de faim ou de soif.
– Une aurait succombé à la piqûre d’un serpent
– Une troisième pour cause inconnue
Je précise que je ne m’y rend pas tous les jours et le fait que j’ai constaté trois décès en deux ou trois ans subodore qu’il y en a eu certainement beaucoup plus.
C’est un traumatisme pour les agneaux qui voient leur mère agonisant ou morte
C’est d’ailleurs les bêlements de l’agneau dont la mère était morte dans le mécanisme oscillant qui m’a alerté.
C’est vrai que les panneaux constituent un ombrage pour les brebis par de fortes chaleurs, mais a-t-on des études sur les conséquences des rayonnements de tous ce matériel électrique sur les animaux ?
Concernant l’installation d’ovins sur ces parcs photovoltaïques, nous sommes malheureusement là aussi dans des opérations de greenwashing pour imposer ces parcs.
Par contre ce pacage d’ovins dans ces pars photovoltaïques constitue un gain important d’entretien dans la gestion de ces parcs pour les industriels.
Concernant l’utilisation des sols, si sur une ancienne friche industrielle propriété de la communauté de communes comme à Decazeville ce n’est pas un problème, le fait de les imposer sur des sols agricoles est inadmissible.
Vous pouvez bien sûr utiliser mon témoignage et les photos qui vont avec.
Bien cordialement
Jean-Louis Calmettes (novembre 2025)
(photos de Jean Louis Calmettes prise entre 2020 et 2023)

Centrales photovoltaïques : champs électromagnétiques et élevage
Résumé de la controverse par Loïc Santiago
Autre argument phare de ce décret et de la loi, les panneaux agrivoltés amélioreraient le bien-être animal
Pourtant, un rapport du CRIIREM1 prouve que les ondes basses fréquences sont supérieures aux valeurs préconisées pour les humains par l’Anses (0,2 à 0,4 microtesla) alors même que les animaux sont bien plus sensibles que les humains tel que l’a démontré, entre autre, le rapport Bolo.
Les panneaux s’accompagnent de lignes électriques et plusieurs décisions judiciaires d’indemnisation d’éleveurs confirment les nuisances de ces dernières.
En novembre 2022, le tribunal administratif d’Alençon reconnaît que la dégradation d’un troupeau de vaches laitières dans l’Orne est « la conséquence directe et certaine » de l’installation d’une ligne souterraine moyenne tension2.
En mars 2025 la Cour de cassation vient de rejeter le pourvoi formé par RTE à l’encontre d’un arrêt de la Cour d’appel de Caen qui l’avait condamnée à verser plus de 450.000 euros à des éleveurs laitiers, en réparation du « préjudice d’exploitation » imputable à une ligne à très haute tension (THT)3.
Cette problématique est aussi présente dans le rapport4 du Député centriste Philippe Bolo, expliquant en 2021 que
« la sensibilité des animaux d’élevage est supérieure à celle des humains ». Il ajoute que les expériences « permettent de comprendre les comportements des animaux d’élevage confrontés à un stress électrique : évitement de certaines zones lorsque la fuite est possible ; prostration accompagnée de conséquences cliniques, zootechniques et sur la production lorsque les animaux ne peuvent pas échapper aux perturbations électriques ; modification du comportement des troupeaux avec le développement de l’agressivité et des chevauchements chez les bovins, voire cannibalisme chez les porcs ».
« Aujourd’hui, il y a des élevages partout en France qui sont dans des situations très complexes » constate-t-il, « il y a même des cas dramatiques avec la mort d’animaux, alors quoi qu’on en pense, ça en fait un sujet à regarder de près, car des questions se posent. Ce n’est pas dans la tête des éleveurs »
En 2022, lors d’une enquête sur les Pyrénées-Orientales 5, nous avons recueilli le témoignage édifiant d’un éleveur pourtant favorable aux centrales. Il relate que ses 54 agnelles
« avaient connu le bélier deux mois avant de les avoir emmenées. Elles sont restées un mois et demi là-bas, je les ai ramenées, normalement elles auraient du agneler et sur 54 il y en a aucune qui a mis bas. Normalement j’ai toujours un carton plein. » Il ajoute : « Mes bêtes, je les change tous les jours de pâtures, quand elles ont plus d’herbe elles me suivent. Là je les ai emmenées dans les parcs, il y avait de l’herbe en pagaille et quand j’allais vers la porte elles me suivaient, elles voulaient sortir. De toute façon j’y allais, moi j’avais mal à la tête, et j’y suis allé avec des copains et ils avaient les mêmes symptômes ».
La même année, la Fondation pour la Recherche et la Biodiversité met en avant
« La pollution électromagnétique générée par les câbles utilisés pour le transport de l’électricité en provenance des panneaux peut affecter les espèces très sensibles à ces champs (Pimentel Da Silva & Branco, 2018) telles que certains poissons et élasmobranches (Gill & Bartlett »
A l’automne 2022, la Mission Régionale Autorité Environnementale de Bretagne, dans son avis sur le projet de centrale photovoltaïque au sol sur la commune du Folgoët aborde pour la première fois cette problématique :
« Il aurait pu être intéressant qu’une simulation du champ électromagnétique soit effectuée au niveau des habitations les plus proches et qu’un lien ou qu’un contact pour obtenir des éléments d’information complémentaires sur ce sujet soit proposé, en particulier pour des personnes électrosensibles. »
La LPO dans son rapport de 2022 sur la biodiversité et les centrales PV parle aussi des effets des ondes artificielles, cette fois-ci lorsque les câbles passent dans l’eau :
« si le câble est installé dans la colonne d’eau, la création de champs électromagnétiques peut affecter le comportement des poissons et l’orientation spatiale de plusieurs autres groupes d’espèces aquatiques »
Plus surprenant encore, le refus par le préfet de l’Aveyron de l’étude préalable agricole du projet Voltalia sur 60 hectares, affirmant qu’elle
« n’a pas abordé la présence de champs électromagnétiques sous les panneaux et leur influence sur le comportement et la santé des animaux qui pâtureront à proximité ».
Christian Dupraz, inventeur et principal propagandiste de l’agrivoltaïsme » depuis 15 années, dans une conférence donnée le 12 Octobre 2022 auprès de la Fédération nationale d’agriculture biologique, parle tout de même
« des impacts agronomiques originaux à évaluer » tels les « risques électriques en présence d’animaux (électro-sensibilité, électrocution) »
En décembre 2023 le Ministère de l’agriculture produit un rapport sur la base d’une enquête réalisée du 26 juin au 31 août 2023 : » la mission a procédé à une enquête auprès de tous les éleveurs de France métropolitaine situés à moins de 2 kilomètres d’antennes relais, lignes à haute tension, transformateurs électriques, champs photovoltaïques ou éoliennes (…) Les réponses mentionnent la présence à moins de 2 kilomètres de l’exploitation de parcs photovoltaïques à 179 reprises » Ce rapport conclut ainsi :
Or, force de constater que, même si ses données ne peuvent permettre à elles seules de caractériser finement cet impact, elles apportent indéniablement un éclairage qui manquait pour aller plus loin dans les recherches dans ce domaine. A leur lecture, il parait en outre difficile de réfuter tout impact dans certains cas
Pour enfoncer le clou, nous nous sommes intéressés à l’étude réalisée en 2022 par le CRIIREM sur un parc photovoltaïque construit par l’entreprise IEL en Mayenne. Il a fallu saisir la CADA pour obtenir ce rapport que la mairie de Changé refusait de nous transmettre. Alors même que nous savons les animaux plus sensibles que les humains, ce rapport démontre que les valeurs mesurées sur les lignes électriques qui accompagnent les panneaux dépassent également les préconisations sanitaires pour les humains. Ainsi selon l’ANSES
« il existe une forte convergence entre les différentes évaluations des expertises internationales qui se maintient dans le temps. Une association statistique entre exposition aux champs magnétiques extrêmement basses fréquences et leucémie infantile a été observée par différentes études épidémiologiques. Elle est statistiquement significative pour des champs magnétiques dont les niveaux sont supérieurs à 0,2 ou à 0,4 µT [microTesla] ».
Le problème est que dans la Mayenne, le CRIIREM trouve des valeurs bien supérieures. Par exemple les câbles enterrés sous des chemins émettent 0,62 µT à 1,8 µT en production maximale ! Et alors même que des onduleurs se retrouvent nombreux sous toutes les centrales, il est calculé sur l’un d’entre eux 4,5 µT en production maximale.
Et justement le CRIIREM trouve des valeurs bien supérieures. Ainsi sur le « Chemin de câble » devant le transfo, il est mesuré 14,56 microtesla (µT) et extrapolée à la production maximale il est trouvé …41,7 µT.
Voici quelques autres résultats (la seconde mesure étant la valeur extrapolée en production maximale) :
«*Au-dessus Chemin de câble enterré Gauche 0,26 µT et en production maximale 0,7 µT
*Au-dessus du chemin de câble 0,80 µT et en production maximale 2,3 µT

*Onduleur 8 1,56 µT et en production maximale 4,5 µT
*Au-dessus du Chemin de câbles enterrés 0,62 µT et en production maximale 1,8 µT

*Onduleur 15 0,76 µT et en production maximale 2,2 µT
*Entre le transformateur et l’onduleur 1,00 µT et en production maximale 2,9 µT

Le CRIIREM met alors en garde :
« les mesures extrapolées à production maximale montrent des risques d’effets physiopathologiques ». Allez dire cela aux brebis ! Et le CRIIREM d’insister : « Des études scientifiques réalisées sur l’animal révèlent des perturbations sur les rythmes circadiens, les défenses immunitaires et le système nerveux auxquelles sont à ajouter des effets promoteurs ou co-promoteurs dans la cancérogenèse ».
Dès 2011, le CRIIREM recommandait d’éloigner les onduleurs des animaux d’élevages :
Ce champ est présent sur environ 1m tout autour de l’onduleur, nous conseillons donc de placer l’onduleur loin des pièces de vie, appareils électriques ou animaux dans un élevage.
Par ailleurs, dans le même article on peut lire, que même le courant continue produit par les panneaux n’est pas exempt d’effets si l’on s’en tient proche, et ce pour les humains alors que les animaux sont plus sensibles
On peu constater un champ magnétique statique sur les panneaux qui ne pose pas de soucis particulier à plus de 10cm
Allez dire cela aux brebis ou au bovins sous les panneaux !
Pourtant dès 2020, l’Ademe 6 met en avant des chiffres étonnants, et claironne que tout va bien :
« Effet des champs électromagnétiques (…) Les champs électromagnétiques produits par un parc photovoltaïque sont sensiblement identiques à ceux émis par les lignes de moyenne ou de basse tension. Étant donné que les postes électriques sont confinés dans des bâtiments et que les lignes électriques de raccordement sont enterrées, les champs électromagnétiques produits restent très faibles et localisés entre 1 et 10 mG, soit ceux émis par les lignes de distribution des villages ».
Sauf que 10 milligauss (mG) valent 1 Microtesla !
Soit bien plus que les 0,2 à 0,4 microtesla que l’Anses considère comme dangereux et cancérigène pour l’humain sachant que les animaux sont plus sensibles…
Pour aller plus loin, voir aussi le document « LES POLLUTIONS ÉLECTROMAGNÉTIQUES, Leurs effets sur les biens et les personnes; Les réglementations françaises et européennes.
Les recommandations et préconisations, par Catherine GOUHIER Présidente du CRIIREM et Pierre LE RUZ Conseiller Scientifique du CRIIREM »
