L’agrivoltaïsme : photovoltaïque en terre agricole : énergie d’avenir ou menace pour l’agriculture ? École des Mines de Paris

L’agrivoltaïsme,

Photovoltaïque en terre agricole :

énergie d’avenir ou menace pour l’agriculture ?

 

Par l’École des Mines de Paris, 2024

 

Martin Châtel
Alex Chauvet
Aymeric Le Harivel de Gonneville
Alice Machelon
Astrid Soulas
Marion Stenta
Théo Takla
Arthur Thomas

 

Lire ici

https://coordo-nationale-photorevoltee.org/wp-content/uploads/2025/10/paris-mine-PC1-Agrivoltaisme.pdf

 

 

« Fourcatins, fourcatines, des forêts métalliques à Fourques ? NON. Agrivoltaïque alibi ! »

scandent les communiqués affichés par le Collectif associatif pour la défense des Aspres le samedi 9 mars 2024 à Fourques. Un rassemblement de contestation y a été organisé à l’occasion de la présentation par Sun’Agri du projet d’installation d’une centrale agrivoltaïque sur Fourques, vivement contesté1. Nombreuses sont les manifestations de riverains et d’agric face à l’opportunité florissante que représente l’agrivoltaïsme.

« Une installation agrivoltaïque est une installation de production d’électricité utilisant l’énergie radiative du soleil et dont les modules sont situés sur une parcelle agricole où ils contribuent durablement à l’installation, au maintien ou au développement d’une production agricole.2 » Telle est la définition apportée par la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables. Situé au carrefour des productions agricole et électrique, le concept d’agrivoltaïsme est à l’origine de débats houleux en France depuis quelques années. Le terme « agrivoltaïsme » a vu le jour en 2011, développé à l’Institut national de la recherche agronomique et environnementale (Inrae), notamment par Christian Dupraz, directeur de recherche et considéré comme le fondateur du concept. Son émergence remonte en réalité aux travaux d’Adolf Goetzberger et Armin Zastrow en 1981, deux chercheurs dont l’influence fut relativement limitée. C’est seulement depuis quelques années que l’agrivoltaïsme a fait sa place au coeur des débats publics.

 

Mais derrière ce terme se cache l’histoire d’une notion constamment redéfinie et précisée au gré des législations et batailles médiatiques, qui mêlent des enjeux économiques, politiques et agronomiques. En 2011, l’agrivoltaïsme est défini simplement comme une association entre production photovoltaïque et agriculture conservant la possibilité de mécaniser la parcelle, selon un ancien représentant de la Confédération paysanne.

En 2019, le Conseil d’État a apporté un avis positif sur des installations pouvant servir à la production d’énergie sur un terrain agricole, « dès lors que ces autres activités ne remettent pas en cause la destination agricole avérée des constructions et installations en cause. »3

Mais l’augmentation des demandes de projets agrivoltaïques en France et l’ampleur récente de la controverse autour de l’agrivoltaïsme a engendré la nécessité d’une définition plus stricte et d’encadrement de la part des instances gouvernementales pour permettre la régulation des projets agrivoltaïques.

La loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER), pose un cadre strict relatif à la réalisation de ces projets. Cette définition a été ensuite précisée et encadrée par le décret du 8 avril 2024, salué par une partie des acteurs, promoteurs agrivoltaïques et certains syndicats d’agriculteurs comme la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA).

Cependant, la définition officielle et les réglementations du décret ne sont pas plébiscitées par tous. Certains opposants au concept d’agrivoltaïsme, comme la Confédération paysanne, considèrent que « cette notion relève du marketing et vise à légitimer un opportunisme foncier et financier dans un contexte difficile pour le monde paysan. »4 Largement opposée au décret du 8 avril 2024, la Confédération paysanne a d’ailleurs déposé un recours devant le Conseil d’État le 6 juin 2024 afin d’obtenir « l’annulation pure et simple de ce décret et contraindre le Gouvernement à prendre des mesures qui protégeront réellement les terres agricoles, pastorales et forestières de l’appétit des firmes énergéticiennes. »5

 

Lire la suite ici

https://coordo-nationale-photorevoltee.org/wp-content/uploads/2025/10/paris-mine-PC1-Agrivoltaisme.pdf