Sauf mention contraire, les écrits présentées ci-dessous ne sont pas ceux de la coordination nationale photorévoltée – qui peuvent se retrouver ici
Agronomie et photovoltaïque
note de la coordination nationale photorévoltée, le 21 septembre 2025
p.2 Introduction
p.4 Un rapport confidentiel de Sun’agri sabote l’agrivoltaïsme
p.7 Note de la direction de l’Inrae
p.10 Deux rapports : Ligue de Protection des Oiseaux et Conseil National de Protection de la Nature
p.19 Les prairies
p.23 La qualité agrivoltée
p.24 Bien être animal sous les panneaux
p.27 Parasitisme ovin sous les panneaux
Dix années de rabâchage rhétorique d’Antoine Nogier et de Christian Dupraz ont permis que soit inscrit dans la loi, écrite par le lobby France Agrivoltaïsme -dirigé par Nogier et la FNSEA, que l’amélioration du potentiel agronomique d’une terre allait de pair avec « l’agrivoltaïsme », c’est à dire avec des dizaines de tonnes de métal connectés par hectare1.
« L’amélioration du potentiel et de l’impact agronomique » est donc un des quatre critères principaux qui permettrait selon le Décret de distinguer « un bon projet agrivoltaïque » « d’un vulgaire projet photovoltaïque sur terre inculte ». Le Décret définit ce critère par l’augmentation du rendement ou… par « la réduction de la baisse tendancielle locale de la production ». Mais d’une part le potentiel agronomique ne se mesure pas par le rendement, qui lui dépend d’autres facteurs. Et d’autre part comment considérer qu’il y a une amélioration du potentiel agronomique alors qu’une baisse tendancielle locale de la production est tout de même maintenue ?
Par ailleurs, nous avons pu analyser un rapport confidentiel de Sun’agri, l’entreprise d’Antoine Nogier et de Christian Dupaz, qui démontre le contraire2. Avec des panneaux qui suivent la course du soleil, les troncs font 30% de moins sous les panneaux. Il y a aussi une augmentation de la chute des jeunes fruits. Et même lorsque les panneaux sont pilotés pour diminuer l’ombre, les feuilles sont plus grandes, attirent plus de ravageurs, évapotranspirent plus. En termes de tonnage de pommes produites, il y en a 28 au lieu de 40. Par ailleurs, il est constaté une baisse de la qualité… et le vent qui égalise la chaleur entre les zones sans panneaux et avec. Ces derniers d’ailleurs protégeant à peine des gelées. C’est ainsi que même Sun’agri reconnaît que « les méthodes de lutte passive, préventives [contre le gel] sont les plus économiques et les plus efficaces : choix de la parcelle, choix de la variété, enherbement du sol et nutrition de la plante ».
Nous sommes ensuite tombés sur une note de la direction de l’Inrae qui démontre, méta-analyse mondiale à l’appui, rédigée par Christian Dupaz lui-même, que les panneaux « agrivolaïques » réduisent très fortement les rendements de toutes les cultures et des fourrages, et ce à hauteur correspondantes du taux de couverture : 40 % de panneaux équivalent à une baisse de rendement de 40 %, etc..
Nous sommes allés ensuite fouiller dans deux rapports de la LPO et du Conseil National de Protection de la Nature, la plus haute instance administrative compétente en matière de biodiversité, ainsi que dans une méta-analyse de l’Encis3 à Limoges, qui démontrent que les panneaux peuvent diminuer la biomasse, la vie du sol et ses qualités, tout comme la diversité des plantes : les légumineuses et plantes à nectar disparaissent, et donc les pollinisateurs. En somme les prairies perdent leurs qualités.
Enfin, nous présenterons la controverse quant aux effets des champs électromagnétiques que peuvent avoir les panneaux sur les animaux et humains se trouvant dans les parcs, et essaieront de savoir ce qu’il peut en être du développement du parasitisme ovin sous l’ombre chaude et humide des panneaux.
Puis relevons une déclaration qui n’est pas anodine. Que penser lorsqu’ un des trois promoteurs principaux de l’article 54 de la loi APER concernant « l’agrivoltaïsme », Dominique Potier4, exprime ce printemps des regrets de s’être fait avoir par la rhétorique des industriels ? S’il est dorénavant avéré que le lobby France Agrivoltaïsme -dirigé par Antoine Nogier de Sun’ agri et par la FNSEA, lobby auquel adhère Chirstian Dupraz, a écrit cet article5, voici en effet ce que déclare ce parlementaire socialiste à l’Assemblée nationale :
« Je voudrai souligner, c’est important, parce que l’on commence à avoir le récit à travers l’amendement du gouvernement sur le photovoltaïque, ce qui se prépare également pour la biomasse, c’est le même scénario finalement. On avait le choix entre le développement des énergies renouvelables fondées sur le photovoltaïque essentiellement sur des friches, sur les parcs d’activités. Je voudrai simplement dire que dans notre pays il y a 500 000 hectares de parcs d’activités industriels artisanaux et commerciaux qui auraient pu être équipés, densifié en énergie renouvelables. Y a des friches industrielles militaires hospitalières partout dans notre pays (…) ça ce sont des scénario à zéro impact sur la biodiversité et sur la souveraineté alimentaire. Or votre récit du photovoltaïque est clairement un récit d’un photovoltaïque qui va concurrencer la souveraineté alimentaire, qui va prendre des terres agricoles, avec le faux nez d’un agrivoltaïsme qui vient en négation totale du vote très clair de la loi APER sur laquelle nous avions eu la naïveté d’apporter notre concours dans une logique de compromis : je le regrette vivement parce que vous trahissez complètement votre parole. Le Non impact sur l’agriculture est désormais fait, nous savons qu’à partir de 40 % de couverture agrivoltaïque, c’est prêt de 50% -c’est ce que nous dit l’INRAE, de la production alimentaire qui est mise en cause (…) pour favoriser des projets à caractère industriel prédateurs sur l’écosystème et sur l’alimentation au bénéfice de quelques uns »6
« L’agrivoltaïsme », améliore t’il le « potentiel agronomique » ? Le photovoltaïque sur terres incultes et inexploitées dit « agricompatible » : est-il « compatible » avec l’agriculture ? Nous affirmons le contraire.
Rapport confidentiel de Sun’Agri
L’analyse du rapport confidentiel de Sun’agri, découvert et publié par les journaux Silence et l’Empaillé nous éclaire.
Avec des panneaux qui suivent la course du soleil, les troncs font 30% de moins sous panneaux.
Il y a une augmentation de la chute des jeunes fruits.
Et même lorsque les panneaux sont pilotés pour diminuer l’ombre, les feuilles sont plus grandes, attirent plus de ravageurs, évapotranspirent plus.
En terme de tonnage de pommes produites, il y en a 28 au lieu de 40.
Pourtant dans la loi qui est si bien faîte, cette baisse de rendement est permise si tant est qu’il y ait une amélioration de la qualité.
Mais la qualité n’est pas au rendez-vous : avec 20% de sucres en moins pour les pommes ; des cerises et les pommes moins colorées ; et des maladies telle le bitter (due à une carence en calcium) ; les punaises augmentant aussi.
Note de la direction de l’INRAE
quant aux impacts agronomiques de l’agrivoltaïsme
Une synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur la productivité des cultures et pâtures sous systèmes agrivoltaïques a été publiée en septembre 2023, avec toutes les publications disponibles en mai 2023 [3]. Elle s’appuie sur une base de données expérimentales, qui est enrichie en continu par les nouvelles publications (8 publications supplémentaires depuis mai 2023). Nous faisons le choix de n’utiliser que les données publiées dans des revues scientifiques à comité de lecture, pour des raisons déontologiques évidentes. Il faut souligner que la plupart des recherches en agrivoltaïsme sont financées par les entreprises du secteur photovoltaïque, avec des engagements de confidentialité qui freinent les publications. Nous avons eu plusieurs témoignages indiquant que lorsque les résultats ne sont pas favorables (baisses significatives de rendements sous les installations agrivoltaïques), les financeurs de ces études sont réticents à les publier. De ce fait, il est probable que notre synthèse est biaisée en faveur de bons rendements sous les systèmes agrivoltaïques. Il faut donc considérer nos estimations comme optimistes.
L’agrivoltaïsme
Photovoltaïque en terre agricole : énergie d’avenir
ou menace pour l’agriculture ?
Écoles des Mines de Paris
Confédération Paysanne
AGRIVOLTAÏSME : NOS POSITIONS
Des panneaux sur nos hangars, pas sur nos hectares !
NOS OBJECTIFS
Faire connaître les effets pervers du photovoltaïque (PV) sur terres agricoles, naturelles et forestières (agrivoltaïsme compris) :
NOS REVENDICATIONS
NOUS NE TOMBERONS PAS DANS LE PANNEAU DE L’AGRIVOLTAÏSME ! Positionnement quant au photovoltaïque sur les terres agricoles naturelles et forestières par la Confédération paysanne
VRAI / FAUX
SUR LE PHOTOVOLTAÏQUE AU SOL
ET L’AGRIVOLTAÏSME par la Confédération paysanne
Agrivoltaïsme : paysans, notre métier n’est pas de produire de l’énergie, Confédération Paysanne. Reporterre,
2 décembre 2022