Notre charte de fonctionnement

Coordination nationale photorévoltée (CNPrV)

règlement intérieur – charte, avril 2025

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Alors voilà, en fait au final dans ce papier, ce qui va s’écrire, ce n’est pas tant un règlement intérieur relatif au fonctionnement, qu’une Charte. Bien que l’on puisse considérer que c’est une Charte au sein de laquelle on précise quelques positionnements et valeurs… nous permettant de fonctionner. Bon au final, cela ressemble quand même à un règlement intérieur, mais « Charte », voire « charte de fonctionnement », c’est plus agréable à dire et à lire.

Et comme on est plutôt pas austère, voire même plutôt convivial, on a écrit ces quelques lignes de manière volontairement assez « foutraque », comme un pied aux rangées bien alignées des agro-industriels et énergéticiens.

Donc voilà, on va préciser quelques points pratiques. Surtout, on va tenter d’accorder nos violons sur quelques unes des convictions que la coordination nationale photorévoltée (ou association nationale photorévoltée) porte.

D’abord, on se disait, qu’une personne physique ou morale élue, égale une voix, et que pour voter, c’est quand même plus simple et sympa. En fait c’est le seul point de fonctionnement qu’il nous manquait, bien que l’on puisse en trouver d’autres.

Ah si au final il y en a d’autres : on est une collégiale, car d’une part là aussi c’est plus sympa à dire entre nous que « groupe décisionnaire », et d’usage c’est ainsi que l’on fonctionne. De plus la collégiale fonctionne en groupes de travail ouvert à tous les adhérents et adhérentes et membre du framagroupe d’échange ; groupes d’informations dont les conclusions sont soumises à la collégiale avant diffusion.

De plus, pour adhérer à l’asso, il faut approuver la tribune/manifeste « Photovoltaïque sur des terres naturelles, agricoles ou forestières : nous ne tomberons pas dans le panneau » 1, en la cosignant lorsque l’on est une organisation. S’il peut y avoir des exceptions, elles seront discutées au cas par cas. Idem, pour être sur le framagroupe d’échange inter-org dénommé « coordopvlarzac », l’adhésion à la tribune est là aussi un préalable. Les exceptions sont gérées au cas par cas.

Ensuite on se disait que le fond de l’air du temps était assez brun, et que l’on devait clarifier quelques points. En une absence totale de courtoisie républicaine, on a donc décidé que nous ne solliciterons pas, ni ne répondront à des sollicitations de cadres et d’élu.es de l’extrême droite. Et que si ces derniers piochent dans nos arguments, bin c’est la démocratie, mais on pourra toujours leur rappeler notre cohérence. D’ailleurs on avait écrit un plutôt joli texte pour l’occasion de la journée mondiale contre le racisme et des territoires en résistance, texte qui, s’il ne résout pas toutes les questions, exclu de par ses termes, pas mal de compromissions possibles. On propose donc de l’affilier à ce texte2.

Et puis, comme lors d’un super week-end de travail, on n’a pas été avares en réflexions d’apparences compliquées, on s’est aussi dit, qu’affirmer clairement qu’une sortie du nucléaire était nécessaire et souhaitable, rendrait moins récupérable notre mobilisation par les défenseurs de la neutralité carbone via l’atome. Et on s’est même permis d’ajouter que la société de contrôle ultra-sécuritaire, autoritaire, extractiviste et coloniale, de destruction et de pollution industrielle pour des siècles qu’amène la présence de réacteurs dans le pays, s’éloignait du modèle de société auquel nous aspirons et pour lequel nous luttons.

En continuant de tirer le fil de cette pelote énergétique, on s’est aussi rendus compte que toutes les énergies telles qu’actuellement déployées, conduisaient à une industrialisation des campagnes. Nous confirmons que nous sommes contre des territoires entiers mis sous la servitude d’un modèle urbain de surconsommation ultra-connecté (mais ça on l’avait déjà un peu écrit dans la tribune inter-orgas ci-présente que pour l’occasion nous « constitutionnalisons » dans notre charte 3).

En somme on se disait que sans un modèle de décroissance radicale des besoins énergétiques, sans une désescalade de l’emprise technologique ; tant que l’énergie est considérée autrement que comme un bien commun non marchandisable, qu’en l’absence d’ assemblées populaires définissant les enjeux locaux et solidaires en matière d’énergie, voire qu’une véritable socialisation du secteur ne soit mise en place… et bien on serait solidaires de tout plein d’autres luttes contre « l’ordre électrique » et ses dégâts qui recouvrent la France. Une déferlante qui prend comme bonne excuse une décarbonation source de juteuse croissance alimentant les industries du capitalisme numérique.

C’est ainsi que dans le lot de ce qu’on refuse, on trouve les éoliennes, méthaniseurs industriels, biocarburants, en précisant tout de même que notre premier sujet n’était pas ces énergies-là, et que ce qui tombait vachement bien, c’était que d’autres organisations amies avaient déjà bien bossé le sujet. On s’est donc proposé de reprendre à notre compte la note de positionnement de la Conf’ quant à l’autonomie énergétique à la ferme.4

Sur cette lancée, on a rebouclé vers le photovoltaïque sur les ENAFS qui nous occupe tant, et là encore on s’est rappelé que l’on avait déjà trouvé très intéressantes les deux notes de positionnement de la Conf’ sur le PV (ici5 et ici6).

On s’est aussi remémoré l‘appel des comités locaux des soulèvements de la terre à se saisir de la question du photovoltaïque sur sols vivants 7. On propose donc d’annexer le tout à ces lignes.

Et comme la soirée, ainsi que cette page touchait à sa fin, on a trouvé nécessaire d’affirmer que des tonnes de métal connecté à l’hectare, des kilomètres de grillages et de câbles enterrés, de pistes, de postes de transfos et leurs caméras, sont une artificialisation des sols, une vitrification des campagnes, un accaparement et une industrialisation potentielle de centaines de milliers d’hectares de terres agricoles naturelles et forestières ; et qu’on ne laisserait pas faire.