biodiversité

 

Sauf mention contraire, les écrits présentées ci-dessous ne sont pas ceux de la coordination nationale photorévoltée – qui peuvent se retrouver ici

 

 



Veille des avis MRAe PACA, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine
Veille arrêtée au 25/09/2025

 

 



ANALYSES DES AVIS SUR LES PROJETS PV DE LA MRAE DE BRETAGNE – 2020/2025

par C. Marée

 

 

 



 

Photovoltaïque et biodiversité

Ch. Marée, 22/09/25, v0.3

L’objectif de l’État est d’installer 100 à 140 GW d’énergie solaire photovoltaïque à l’horizon 2050. Or, les zones anthropisées sont explicitement délaissées par le législatif (1) (2) (5% des toitures résidentielles et 1% des toitures industrielles et commerciales sont équipées). L’Etat déroule ainsi le tapis rouge aux industriels pour investir les milieux agricoles et naturels. Cela correspond à un minimum de 150.000 ha de milieux naturels et de plusieurs centaines de milliers d’hectares de territoires agricoles à l’horizon 2050.
En effet, l’un des inconvénients majeurs de l’énergie photovoltaïque est sa grande consommation d’espace, du fait de son faible facteur de charge. En outre, cette situation sera encore aggravée dans les toutes prochaines années car ces sites devront être complétés par des espaces de stockage par batteries puisque l’énergie solaire est intermittente.

 

 

 

 



Veille des avis CSRPN (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) de PACA, Auvergne Rhônes-Alpes, d’Occitanie, et de Nouvelle-Aquitaine.

Saisines quant aux dérogations à la destruction d’ espèces protégées.

Par Christian Marée, le 25 septembre 2025

 

 

CSRPN PACA

Avis 2025-01 (03/06/2025) : défavorable : analyse du potentiel photovoltaïque au sol à l’échelle du plateau des Mées-Puimichel étendu à la Znieff II Les Pénitents (04)

https://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/recommandations_2025-01_-_etude_photovoltaique_au_sol_plateau_mees-puimichel_04_.pdf

Contexte : Le document analysé constitue une seconde version d’une étude demandée par la Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence aux différents opérateurs impliqués dans le développement des parcs photovoltaïques sur le secteur du plateau de Puimichel-Les Mées (Sonnedix, EcoDelta, Qenergy), la première version ayant été jugée insuffisante par la Dreal Paca et la DDT04.

En effet devant l’importance des surfaces déjà occupées sur ce secteur [300 ha clôturés], l’inflation de nouveaux projets sur des espaces proches, et la quasi-absence dans les dossiers de l’évaluation des effets cumulés générés par la juxtaposition de ces équipements sur les espèces et les écosystèmes, il a paru pertinent de susciter une approche globale du secteur

 

 

CSRPN Occitanie

2021 – 2025

DEP 2025-28 (09/09/2025) : défavorable : Carcassonne (11)

https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dep_2025_28_phovoltaique_maquens_carcassonne.pdf

– En premier lieu, les mesures d’évitement ne sont pas suffisamment étayées.

– Il apparaît dans cet argumentaire que les enjeux de biodiversité ne sont pas considérés dans le choix du site.

– Par ailleurs, le porteur de projet ne tient pas compte de différentes préconisations, notamment celles de l’ADEME et du CNPN, concernant l’utilisation en priorité des toitures et parkings. Le projet présenté se situe justement en bordure d’agglomération où des zones d’activités comme celle de Salvaza et la zone industrielle de la Bouriette peuvent fournir des surfaces disponibles pour des panneaux photovoltaïques avec des surfaces supérieures à celle proposée dans le projet en cours. La zone de l’aéroport située à proximité est aussi envisageable (toiture, parkings).

– Autre point critiquable : les terrains envisagées pour la compensation. Pour les organismes concernés, et notamment les reptiles et les oiseaux qui sont des organismes mobiles, des parcelles fragmentées ne peuvent compenser des habitats continus.

– Les enjeux chiroptères devraient donc être aussi considérés dans les mesures compensatoires.

– En dehors du sujet de la biodiversité, le CSRPN s’étonne que l’on puisse détruire des terres agricoles en bordure d’agglomération, donc des terres favorables au développement d’une production alimentaire pour une consommation locale.

 

DEP 2025-17(17/07/2025) : défavorable : Le Vigan(46)

https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dep_2025_17_photovoltaique_le_vigan.pdf

(…)

– Le CSRPN rappelle que la stratégie de développement des EnR est positive, MAIS que ce développement ne peut pas se faire aux dépens des espèces naturelles, et encore moins dans des zones où sont présentes des espèces sensibles. Nous ne pouvons que rappeler que ce projet impacte un espace naturel et qu’il doit donc être évité. La recherche des sites favorables pour l’implantation des panneaux photovoltaïques ne peut pas se limiter aux seules carrières, sites dégradées, etc. mais doit bien s’étendre aux zones déjà artificialisées comme les toitures des bâtiments (de toute taille), les parkings, etc. Étant donné que le porteur ne modifie pas son projet sur cet aspect essentiel, l’absence de solution alternative n’a pas été suffisamment démontrée et le CSRPN donne un avis défavorable

 

DEP 2024-46 (14/02/2025) : défavorable : Assier (46)

https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dep_2024_46_centrale_photovoltaique_assier.pdf

Sur la base de ces avis, considérant que les mesures d’évitement, de réduction et de compensation sont pour la plupart insuffisamment argumentées, voire lacunaires, le CRSPN émet un avis défavorable à un projet situé dans un Parc Naturel Régional qui privilégie des installations de tailles plus modestes, adaptées aux besoins énergétiques locaux et sur des espaces déjà artificialisés.

 

CSRPN Auvergne-Rhône-Alpes

2024

DEP-050 : défavorable : Deneuille-lès-Chantelle (03)

https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/050_avis_csrpn

Aucune mesure de réduction ou de compensation sur les sites suivants ne peut permettre à un projet de centrale solaire/photovoltaïque de viser l’absence de perte nette de biodiversité,

voire même un gain de biodiversité tel que la loi de reconquête de la biodiversité l’énonce : les espaces naturels qui présentent des fonctions majeures en termes de protection de la biodiversité et de puits de carbone (participant à la lutte contre le changement climatique, notamment Espaces forestiers, ce qui est le cas du site de Deneuille-lès-Chantelle).  Au regard de la temporalité et de la diversité de l’écosystème du site concerné par le projet de parc photovoltaïque, il apparaît impossible de compenser sa perte, et d’aboutir à l’absence de perte nette sur les enjeux biodiversité (dans toutes leurs dimensions) voire à un gain réel de biodiversité (mesurable et quantifiable) pendant toute la durée de vie du projet. Conformément au guide de mise en oeuvre de l’approche standardisée du dimensionnement de la compensation écologique (MTE, OFB, CEREMA, 2021), lorsque les impacts sur la biodiversité ne sont pas compensables, ce qui est le cas ici, le projet doit être abandonné.

DEP-032 : défavorable : Avèze (63)

https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/032-avis_csrpn_dep-parc-photovoltaique-aveze_63.pdf

Aucune mesure de réduction ou de compensation sur les sites suivants ne peut permettre à un projet de centrale solaire/photovoltaïque de viser l’absence de perte nette de biodiversité, voire même un gain de biodiversité tel que la loi de reconquête de la biodiversité l’énonce :

– les espaces naturels qui présentent des fonctions majeures en termes de protection de la biodiversité et de puits de carbone (participant à la lutte contre le changement climatique, notamment Espaces forestiers, ce qui est le cas de la forêt du SMGF d’Avèze) ;

les espaces naturels qui représentent des lieux à haute valeur écologique et ayant une très faible capacité de résilience à la suite de l’altération des sols, notamment Prairies permanentes anciennes, Pelouses sèches, Landes.

 

2023

DEP-059 : défavorable : Domerat (03)

https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/059_avis_csrpn_dep_centralephotovoltaique-valeco-domerat_03.pdf

Le CSRPN relève notamment que :

● la raison impérative d’intérêt public majeur, avancée sur la base de la politique nationale en faveur des énergies renouvelables, ne prend pas suffisamment en compte le bilan carbone lié aux travaux qui vont être conduits sur le site présenté.

● la recherche du choix du site est dominée par des contraintes techniques et financières mais pas par la biodiversité. La démonstration concrète de l’absence de solution alternative de moindre impact pour la biodiversité n’est pas satisfaisante.

(…)

les impacts cumulés avec les autres projets, y compris autres que photovoltaïques, sont sous-évalués, et n’apportent pas la démonstration du maintien dans un bon état de conservation des populations des différentes espèces impactées, notamment celles des chiroptères,

 

 

 

 



« Impacts de la couverture des végétations prairiales par les panneaux photovoltaïques » Septembre 2024, Rémi Turban écologue

Encis environnement, Limoges (actionnaires privés locaux)

Résumé Ch. Marée, juillet 2025

 

 

Les milieux prairiaux couvrent entre 18 et 25 % de la surface de la France métropolitaine (31% pour les forêts). Les prairies, notamment lorsqu’elles sont dans un état de conservation optimal, sont parmi les milieux les plus riches en termes d’espèces formant ainsi un habitat pour une grande partie de la flore et de la faune du territoire. Elles fournissent, de ce fait, de très nombreux services écosystémiques (Bengtsson et al., 2019). Ces milieux sont toutefois menacés, notamment par l’artificialisation des sols et les pratiques agricoles intensives.

Les installations agrivoltaïques auraient donné lieu en 2023 à contractualisation entre 500 000 hectares et 1 million d’hectares (cultures céréalières, maraîchères, vignobles, prairies en fauches fourragères ou en pâturage).

(…)

Analyse bibliographique

Richesse

● Critique de Icare&Consult et Biotope (SER et ENERPLAN) car les prairies analysées sont issues d’un changement d’occupation des sols (cultures/friches => prairies)

● la grande majorité des publications conclues sur une perte significative de la richesse spécifique.

● Massif central : prairie + ovins : richesse deux fois moindre sous les panneaux

● Royaume Uni : prairie + ovins : richesse deux fois moindre sous les panneaux

● Prairies sèches méditerranéennes : prairies + ovins : richesse deux fois moindre sous les panneaux

● milieux semi-arides ou désertiques : richesse plus importante

(…)

● Recouvrement ○ La grande majorité des publications concluent sur un recouvrement végétal significativement plus faible sous les panneaux (-5 à -10%), sur tous les types de sols (Massif central, Royaume Uni, méditérranéen)

● Biomasse ○ -75 à -80% au Royaume Uni

○ Plus faible en milieu méditérranéen

● Hauteur, peu de retour ○ hauteur moins importante sous les panneaux

Synthèse

Il ressort de ces études des résultats globalement délétères pour la flore prairiale.

Ombrage

– défavorable pour les espèces héliophiles qui caractérisent essentiellement les végétations prairiales.

– Une diminution de la pollinisation par les insectes pourrait aussi expliquer une nette perte des plantes entomogames, notamment des légumineuses, au profit d’une plus forte dominance des graminées, espèces anémogames.

Changement du microclimat

– lissage des variations de température, moins de variétés, plus de compétition : les plantes spécialistes sont remplacées par des plantes généralistes.

⇒ déséquilibres dans les fonctions écosystémiques

– qualité d’habitat dégradée

– pollinisation

– captation du carbone

Attention, beaucoup d’hétérogénéités dans les résultats => plus d’études nécessaires

 

 

Étude intégrale ici

 



IPBES, GIEC, et Photovoltaïque

par Frédéric Malvaud, août 2025

 

 

 

(…)

3. RAPPORT GIEC – IPBES

Plus remarquable est la parution d’un « Rapport d’atelier » commun entre le GIEC et l’IPBES en 2021. L’avertissement en tête de ce rapport indique que « Le coparrainage du GIEC et de l’IPBES ne signifie pas que ceux-ci certifient ou approuvent ce compte-rendu et les recommandations et conclusions qu’il contient. Les documents présentés à l’Atelier/Réunion d’Experts et le compte-rendu de ces travaux n’ont pas été soumis à l’examen du GIEC et de l’IPBES. »

En langage pour tout le monde, cela veut dire que les scientifiques sont passés outre du contrôle des Etats pour alerter sur la nécessité de prendre en compte à même niveau la crise climatique et la crise de la biodiversité.  Ne cherchez pas ce rapport en français sur les sites officiels du ministère de l’Ecologie. Il n’a été traduit en français que par des ONG…

 



Maxime Zucca

vice-président de la commission « espèces et communautés biologiques » du Conseil national de la protection de la nature (CNPN)

 

AUTOSAISINE DU CNPN RELATIVE À LA POLITIQUE DE

DÉPLOIEMENT DU PHOTOVOLTAÏQUE ET SES IMPACTS SUR LA BIODIVERSITÉ


Mémoire en réponse du CNPN aux réactions de la filière photovoltaïque sur l’autosaisine du CNPN relative à la politique de déploiement du photovoltaïque et ses impacts sur la biodiversité

 



CNPN, photovoltaïque et biodiversité

page 60 et suivantes, résumé et extraits par Christian Marée

https://drive.proton.me/urls/ZX6PQX9K90#mfpW1JRLJBn2

Impacts sur la flore

(…)

Influence de la végétation sur les interactions entre la faune du sol, les plantes et les pollinisateurs : Vers une gestion intégré aux centrales photovoltaïques, Arnaud Lec’hvien, Thèse Marseille 2025

Les impacts sur la pollinisation de ces plantes sont élevés, avec des variations régionales. Une expérience montre une réduction des interactions plantes pollinisateurs d’au moins 80% en régions PACA et Nouvelle-Aquitaine, ce qui réduit d’autant la fonction écologique de pollinisation. l’impact sur cette fonction écologique doit également faire l’objet d’une mise en œuvre de la séquence ERC, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent. Si l’enherbement peut rester présent sous les panneaux, une forte réduction de la flore attractive pour les pollinisateurs est souvent observée.

Impacts sur la faune du sol

MEGASOL

En France, des études sont en cours dans le cadre du programme MEGASOL. Elles ont démontré qu’au sein des sols des centrales photovoltaïques, l’activité et la biomasse des microorganismes étaient plus faibles que sur les sites témoins comparables alentours.

Les fonctions écologiques socles des écosystèmes liés aux sols (stockage du carbone, minéralisation de l’azote, filtration et stockage d’eau, cycle du phosphore et d’autres éléments minéraux, conservation des chaînes trophiques) et à la flore associée apparaissent très altérées.

Le programme REMEDE s’est, par conséquent, aussi donné comme ambition de travailler au dimensionnement de la compensation de ces fonctions.

Megasol : La plate-forme « Megasol » dispose de 12 MW de puissance photovoltaïque installée. Elle est raccordée au réseau local d’électricité. Megasol est une plateforme de démonstration et d’expérimentation des technologies liées aux grandes centrales solaires. Partenariat avec Urbasolar. Ce projet a pour objectif d’expérimenter de grands démonstrateurs solaires et les smart-grids associées. Il visera parallèlement à satisfaire les critères d’acceptabilité sociale et environnementale des futures centrales solaires. Ce parc solaire offrira enfin la possibilité de réaliser un travail expérimental quant à l’intégration « harmonieuse » des centrales solaires au sol dans leur environnement, avec une attention particulière pour analyser les enjeux en milieu forestier.

Ils ont comparé les sols des centrales avec ceux des écosystèmes semi-naturels dominants à proximité (forêts de pins et maquis) et d’anciens vignobles abandonnés. Les résultats révèlent que la construction des centrales solaires a un impact assez négatif sur la stabilité des agrégats du sol, entraînant une détérioration de la qualité physique du sol. La qualité chimique des sols était semblable dans les anciens vignobles altérés par les intrants (fongicides) et les centrales solaires, mais supérieure dans les forêts de pin et les maquis. Les panneaux ont aussi entraîné une diminution de la température du sol (10%) et des émissions de CO2 liées à la vie des sols (50%).



CNPN. Recommandations quant aux études initiales environnementales

EXTRAIT DE :

AUTOSAISINE DU CNPN RELATIVE A LA POLITIQUE DE DEPLOIEMENT DU PHOTOVOLTAÏQUE ET DE SES IMPACTS SUR LA BIODIVERSITE.

DELIBERATION 2024-16.

Séance du 19 juin 2024

https://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2024-16_avis_deploiement-photovoltaique-impacts-biodiversite_cnpn_du_19_06_2024_vf.pdf

Pages 72 et 73

« Le CNPN rappelle que l’ensemble des inventaires doit être effectué au cours des quatre saisons afin d’avoir une vue d’ensemble des espèces présentes selon leur cycle biologique, et que cela peut avoir lieu au cours d’une même année si les conditions météorologiques l’ont permis : la pression d’inventaire n’est donc pas de nature à ralentir un projet. Ceux-ci seront utilement complétés par une solide bibliographie du site, notamment par la consultation des bases de données naturalistes. En revanche, une pression d’inventaires insuffisante entraînera avec une probabilité élevée une demande de compléments l’année suivante de la part des services instructeurs ou des instances scientifiques et techniques. La date de péremption des inventaires naturalistes est de 4 ans à compter de leur date de réalisation, appréciée au moment du dépôt de la demande de dérogation « espèces protégées », nonobstant la possibilité pour le Préfet de prescrire tout complément d’analyse utile à l’appréhension de ces enjeux lorsque la sensibilité écologique environnementale du site d’implantation du projet le justifie, avec les éventuelles conséquences de droit en termes de demande complémentaire de dérogation.

Les inventaires doivent cibler tous les impacts potentiels et cumulés sur une entité biogéographique représentative. Ainsi, il est nécessaire de réaliser des inventaires le long de la zone de raccordement électrique et de prévoir les mesures ERC conséquentes.

L’objet de ce rapport n’est pas de dimensionner les pressions d’inventaires précises en matière d’état initial. Toutefois, voici dans les grandes lignes ce qui est attendu concernant les centrales photovoltaïques au sol :

  • Les dates de passage pour la flore doivent permettre de détecter les espèces précoces, printanières, estivales et automnales, car il existe des espèces protégées pour chacune de ces périodes.
  • Le nombre de passages doit être modulé en fonction de la taille du site et de la détectabilité des espèces. Il n’est pas possible d’évaluer correctement 50 ha en une seule journée pour la flore.
  • Des plaques reptiles doivent être posées au plus tard en février de l’année d’inventaire pour permettre une détection convenable d’une partie des reptiles. Les inventaires reptiles doivent être principalement ciblés au printemps et en automne.
  • Les inventaires de chauves-souris doivent faire l’objet de plusieurs nuits d’enregistrement, couvrant au moins les mois de juin, juillet ou août, septembre et une diversité de situations météorologiques. Les recherches de gîtes doivent être systématiques en cas de potentialités.
  • Les inventaires de mammifères non volants doivent se faire à l’aide de pièges photographiques (au moins un pour 10 ha, et avec des emplacements dédiés en cas d’enjeux sur les espèces aquatiques), de recherche de crottes et de traces. Le Muscardin, s’il est potentiel, doit faire l’objet de recherches dédiées.
  • Les inventaires oiseaux doivent inclure des sessions nocturnes au printemps et en début d’été. Les périodes à inventorier sont a minima mars, avril, mai et juin, mais un passage en fin d’été est également important pour évaluer le potentiel du site en halte migratoire et détecter d’éventuels nicheurs tardifs comme le Faucon hobereau. Une estimation des effectifs nicheurs doit être fournie afin de vérifier l’absence de perte par rapport aux mesures de compensation (la seule évocation de l’espèce ne suffisant pas).
  • Les inventaires amphibiens doivent donner lieu à au moins trois passages nocturnes en mars, avril et fin mai/juin.
  • Les insectes doivent être recherchés d’avril à septembre, au moins une fois par mois. En fonction des enjeux du site, des groupes taxonomiques supplémentaires aux trois groupes les plus habituellement inventoriés (lépidoptères rhopalocères, odonates, orthoptères) seront conduits. Ils sont importants pour comprendre les cortèges qui habitent sur le site et pourront être réclamés s’ils ne sont pas effectués. La recherche de chenilles ou de pontes d’hétérocères et rhopalocères protégés potentiellement présents doit être en particulier menée pour les espèces potentiellement présentes. Les coléoptères doivent faire à minima l’objet de recherches dédiées aux espèces protégées.
  • Dans le contexte du Plan national d’action sur les insectes pollinisateurs, le cortège des insectes pollinisateurs doit être étudié au moins pour mettre en œuvre la séquence ERC sur ce cortège, sans nécessairement aller jusqu’à l’identification spécifique (habitats de nidification et d’alimentation) mais plutôt pour évaluer la fonction écologique de pollinisation.
  • Si le territoire présente un potentiel de présence de mollusques protégés, les mollusques devront faire l’objet d’un inventaire.
  • En cas d’impact sur un cours d’eau ou sur un plan d’eau, un inventaire des poissons, écrevisses et bivalves est indispensable.

Ces inventaires doivent inclure un volet « standardisé » (exemples : points d’écoute, vigie-chiro, STRF, STELI, pop-reptiles, placettes botaniques, etc.) assurant un suivi dans le temps après exploitation qui permet de comparer avec l’état initial du site ».



 

Avis MRAE sur le projet de centrale photovoltaïque « Solarzac » sur la commune du Cros (Hérault)

https://drive.proton.me/urls/EWF1CSVY6R#KjD3znC5I5GZ

SYNTHÈSE

Le projet, porté par la société « Arkolia », concerne l’installation d’un parc photovoltaïque au sol localisé au sein de la communauté de communes du Lodévois et Larzac, sur le territoire communal de Le Cros. Le parc photovoltaïque d’une surface clôturée totale de 151 ha, est constitué de neuf entités, pour une surface occupée par les panneaux de plus de 51 ha.

Aucune recherche n’a été menée, ailleurs que sur la propriété privée du demandeur, afin d’étudier les différents sites dégradés à l’échelle du bassin de vie. Compte tenu des impacts bruts et résiduels importants évalués pour la biodiversité localement remarquable, les habitats naturels, le paysage et le patrimoine, défini notamment par le bien UNESCO Causses et Cévennes, la MRAe recommande de reprendre l’analyse en profondeur, à l’échelle territoriale pertinente, au moins intercommunale, afin de déterminer le site de moindre impact sur l’environnement pour implanter le projet.

La démarche d’évaluation environnementale de l’installation comporte plusieurs insuffisances, en particulier des défauts méthodologiques dans la réalisation de l’état initial naturaliste, induisant une sous-évaluation significative des impacts du projet sur tous les compartiments du milieu naturel. Les mesures proposées atitre de l’application de la séquence « éviter, réduire compenser » sont de ce fait à compléter.

Enfin, la MRAe recommande de compléter l’étude d’impact par un bilan carbone global quantifié sur l’ensemble du cycle de vie des installations, permettant d’en évaluer les incidences positives ou négatives sur le climat.

L’ensemble des recommandations sont détaillées dans les pages suivantes Elles pointent les faiblesses du projet dans sa prise en compte de l’environnement et visent à l’améliorer. Cependant, compte tenu des enjeux très forts relevés sur ce territoire et détaillés dans cet avis, les incidences d’un tel projet ne sauraient être raisonnablement évitées ni réduites voire compensées et doivent conduire le maître d’ouvrage à engager la recherche d’un nouveau site.

(…)37 postes de transformation, d’une surface unitaire de 19,5 m², seront répartis sur l’emprise du projet ;

• un poste de livraison (un poste de commande et deux postes de transformations HTB) d’une surface de

4 000 m² ;

• 14 547,2 m de pistes lourdes, soit 72 736 m² ;

• 11 652,4 m de pistes légères entre la clôture et les tables ;

• une clôture de 2 m de hauteur pour un linéaire de 19,5 km, incluant des passages à faune ;

• la mise en place de neuf citernes incendie de 120 m³.

Les surfaces de sols remaniés (fondation des supports de panneaux, clôtures, pistes légères, citernes) à fortement

remaniés (pistes lourdes, bâtiments) représentent environ 130 ha d’une ampleur inhabituelle qui tient pour

une grande partie au linéaire de pistes reliant les multiples zones de production.