Communiqué du 5 mai 2025
https://coordo-nationale-photorevoltee.org/
La coordination Nationale Photorévoltée, créée en février 2025, est engagée pour la protection de l’environnement, de la biodiversité, et de l’agriculture paysanne. Nous sommes soutenus par 400 organisations nationales, régionales et locales1
Si nous rejoignons l’appel d’ Agir pour l’environnement2, c’est seulement en partie. Car nous affirmons que le développement des énergies renouvelables devrait se faire uniquement sur les toitures, les parkings et tout autre espace anthropisé. C’est ainsi que nous luttons pleinement contre tous les projets photovoltaïques sur les espaces naturels, agricoles, forestiers et plans d’eau.
Mais alors que le gouvernement divise par trois le tarif d’achat sur les bâtiments, la programmation pluriannuelle de l’énergie, qui devrait être adoptée par décret d’ici la fin de l’été, multiplierait par quatre les installations photovoltaïques sur les terres agricoles, naturelles et forestières en détruisant la biodiversité et les forêts, et en attaquant l’agriculture paysanne.
Harcelés par les développeurs de kilowatts, les habitants et habitantes des campagnes sont désabusés et scandalisés. Et tandis que plus de cent mille hectares de photovoltaïques sont menacés3 sur tout le territoire, des collectifs s’insurgent contre cet accaparement. Délestées de services publics fermant les uns après les autres, les communes rurales en panne de dotation, constatent que leur lieu de vie devient la proie de grands groupes industriels affamés de profits.
Le changement climatique est vécu par tout le monde. Nous récusons fermement l’idée d’une synergie possible entre l’agriculture et la production d’électricité et affirmons que des tonnes de métal connectées coûtant près d’un million d’euros par hectare, sont une mauvaise adaptation, et bloquerons les changements de cultures nécessaires pour faire face à ce défi climatique4. Cette vitrification des campagnes amoindrit notre souveraineté alimentaire5 : les espaces naturels, agricoles et forestiers (enafs) sont des biens communs essentiels à notre survie, et n’ont pas vocation à répondre aux besoins démesurés des métropoles.
A l’instar du Conseil National de Protection de la Nature6, nous rappelons que les surfaces anthropisées sont largement suffisantes pour correspondre aux velléités gouvernementales, et que les zones artificialisées et friches industrielles, majoritairement à côtés des villes, permettraient une moindre perte sur les réseaux. Il y a donc suffisamment de surfaces disponibles en dehors des enafs, y compris dans une optique de sortie du nucléaire et des fossiles.
Si nos terres et les forêts sont attaquées, l’explication est bassement financière. Le cynisme des industriels de l’énergie et du gouvernement ne prospère que sur la misère du monde paysan. Encouragée par une absence de volonté politique de budgétiser les quelques centaines de millions d’euros qu’il suffirait pour déployer du photovoltaïque uniquement sur les toits7, cette violente déferlante s’explique uniquement parce qu’un hectare de photovoltaïque rapporte jusqu’à 200 000 euros par hectare et par année8. Tout le reste n’est que rhétorique.
Nous demandons aux ONG environnementales un positionnement courageux sur ce sujet et les appelons à rejoindre les centaines d’ associations locales, régionales et nationales qui se mobilisent depuis des années.
La Coordination Nationale PhotoréVoltée.
coordo-luttes-pv@protonmail.com
https://coordo-nationale-photorevoltee.org/
Pour nous soutenir : https://www.helloasso.com/associations/association-nationale-photorevoltee/formulaires/1
1Voir les signataires ici https://nuage.jean-cloud.net/s/TjHPtG9dHjBPCJD
3Sur ce point, voir p.43 https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/V3-Emberlificotage-agrivoltaique-fevrier-24.pdf
4https://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/mots_cles/documents/Positionnement_agriphotovolta%C3%AFsme.pdf
5Voir entre autre https://lempaille.fr/deux-rapports-sabotent-lagrivoltaisme